Page:Julien - Les Avadânas, contes et apologues indiens, tome 3.djvu/234

Cette page a été validée par deux contributeurs.

deux doigts de sa perte ; vous lui avez sauvé la vie, et vous avez été pour lui un second père. Oui, c’est le Ciel qui vous a envoyé pour être son libérateur. Par malheur, il a perdu tous ses effets et son argent ; comment pourra-t-il vous prouver sa reconnaissance et payer dignement vos bienfaits ?

— Vous êtes dans l’erreur, répond Lieou. Le sentiment de l’humanité est inné dans tous les hommes. Il vaut mieux sauver la vie à quelqu’un que d’élever en l’honneur de Bouddha une pagode à sept étages. Parler de récompense, ce serait me supposer des vues intéressées. De tels sentiments sont bien loin de mon cœur. »

Lieou-ki, l’entendant parler de la sorte, sentit redoubler en son cœur la gratitude dont il était pénétré. Après quelques jours