Page:Julien - Les Avadânas, contes et apologues indiens, tome 3.djvu/224

Cette page a été validée par deux contributeurs.

s’écrie-t-il ; et il court vers le lieu d’où partent les soupirs et les cris qui l’ont frappé.

Il voit un peuple immense qui se portait sur les bords du fleuve. Il fend la presse, et aperçoit au haut du courant un bateau marchand à moitié fracassé par le vent, faisant eau de toutes parts, et sur le point d’être englouti par les flots. Une partie des passagers avaient déjà péri dans le fleuve. Les uns embrassaient le mât, les autres s’attachaient au gouvernail, et imploraient du secours en poussant des cris déchirants.

En un instant, le rivage fut couvert d’une multitude de peuple. Quelques-uns disaient bien qu’il fallait secourir ces malheureux ; mais comme leur cœur n’était ouvert qu’au plus sordide intérêt, il ne s’en trouva pas un seul qui, par humanité, se décidât à