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« Monsieur, lui dit-il, j’imagine que vous faites jeûne. »

— Nous autres militaires, répondit le vieillard, quelles raisons aurions-nous de faire jeûne ?

— S’il en est ainsi, reprit Leiou, pourquoi ne pas manger un peu de viande ?

— Je ne veux point vous cacher la vérité, dit le vieillard ; je n’ai que peu d’argent pour faire mon voyage, et c’est pour cela que je me contente de riz et de légumes ; encore dois-je craindre de ne pas avoir assez pour retourner dans ma ville natale. Si nous touchions aux autres mets, nous dépenserions en un instant l’argent de plusieurs jours. Comment pourrions-nous ensuite arriver chez nous ? »

Lieou, le voyant dans un si grand dé-