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tiqué la vertu ; le ciel m’en punit dans la vie présente, en me privant d’un héritier qui puisse, quand je ne serai plus, offrir à ma cendre des sacrifices funèbres ; et si ce malheur n’est point décrété par le destin, en gardant un seul denier à autrui, je m’attirerais quelque calamité, ou une maladie mortelle. D’ailleurs, quand j’aurais quelques pièces de monnaie de plus, quel profit m’en reviendrait-il ? Ne vaut-il pas mieux rendre à chacun ce qui lui appartient ; une telle conduite sera pour moi le gage de mille prospérités. »

Lieou-té était un modèle de droiture et de probité : aussi, dans le village, tout le monde l’appelait le bon Lieou, et il n’était personne qui ne fût pénétré pour lui du plus profond respect.