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de loin deux files de lanternes qui éclairaient la route.

À la faveur de cette lumière, il aperçut un homme à cheval et armé d’une longue lance. C’était Liu-pou, qui était à moitié ivre. Ayant tout à coup rencontré Wang-yun, il alla droit à lui, le saisit d’un bras vigoureux, tira sa riche épée, et, arrondissant des yeux flamboyants :

« Vieux scélérat, lui dit-il, tu t’étais donc moqué de moi en m’offrant Tiao-tchan, et en la conduisant dans la couche du premier ministre ? »

Wang-yun, l’interrompant brusquement :

« Nous ne sommes point ici dans un lieu propre à converser. Venez chez moi, je vous ferai connaître les motifs qui justifient ma conduite.