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des larmes, le jeune écolier, qui était doué d’une raison prématurée, lui parla en ces termes : » Mon frère et moi, nous sommes les fils du même père. Pourquoi le testament me traite-t-il avec une parcimonie aussi choquante ? Il faut qu’il y ait là-dessous quelque secret que j’ignore. Ne serait-ce point par hasard que cette pièce est fausse, et que mon père, à qui on l’attribue, est tout à fait étranger à sa rédaction. Vous savez qu’en fait d’héritage, la justice ne fait acception de personne, et n’a égard ni à l’illustration ni à l’obscurité des prétendants. Pourquoi, ma mère, ne point aller trouver un magistrat à qui vous ferez connaître cette inégalité révoltante ? Sa décision fixera nos droits et mettra un terme à nos justes regrets. »