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Il dit, et part. Meï-chi court après lui, et l’arrêtant par son habit : « Mon fils, lui dit-elle, est-ce une si grande affaire qu’un vêtement, pour aller l’acheter par une démarche humiliante ? Tu connais le proverbe : Le bonheur est comme un trésor ; on l’augmente en le ménageant. Tant que tu es encore jeune, je t’habille d’étoffe commune, mais, quand tu seras devenu grand, tu auras des vêtements de soie. Si je faisais le contraire aujourd’hui, et que je te vêtisse de soie, une fois que tu serais devenu grand, je n’aurais pas même de toile ordinaire pour te couvrir. Attends encore deux ans, et, si tu as fait des progrès dans l’étude, moi qui te parle, je n’hésiterai pas à me vendre pour te procurer de beaux habits. Il ne fait pas bon irriter ton frère aîné ;