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de couler comme auparavant. Cet homme entra en colère et dit : « Depuis que j’ai fini de boire, je vous ai défendu de revenir ; pourquoi coulez-vous encore ? »

Quelqu’un l’ayant vu, lui dit : « Vous êtes véritablement fou ! il faut que vous n’ayez ni sens ni intelligence. Pourquoi ne partez-vous pas, au lieu de défendre à l’eau de revenir ? »

En disant ces mots, il le tira par le bras et l’emmena dans un autre endroit.

Les hommes du siècle ressemblent à ce voyageur. Dévorés par la soif et l’amour des jouissances mondaines[1], ils boivent l’eau

  1. Cette expression veut dire que follement abandonnés à leurs passions, ils ne songent pas à arriver au Nirvân’a qui les affranchirait, pour toujours, des vicissitudes de la vie et de la mort.