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tout mon respect, j’ai voulu vous la présenter. »

Tiao-tchan but avec Liu-pou et ne cessa de porter sur lui ses yeux passionnés.

« Ma fille, dit Wang-yun, en feignant un air d’ivresse, je te prie de boire quelques tasses avec le général. Il est le protecteur et l’appui de toute ma maison. »

Liu-pou invita Tiao-tchan à s’asseoir ; mais elle voulut se retirer.

« Ma fille, lui dit Wang-yun, le général m’a comblé de bienfaits ; rien n’empêche que tu ne t’asseyes un instant auprès de lui. »

Tiao-tchan obéit, et offrit encore quelques tasses au général. Wang-yun était tout étourdi par le vin et pouvait à peine se soutenir. Tout à coup, il lève la tête d’un air exalté : « Général, dit-il en riant aux éclats,