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n’osent se regarder, de peur de trahir l’horreur dont ils sont glacés.

« Messieurs, dit en riant Tong-tcho, ne craignez rien. Tchang-wen s’était ligué avec Youan-chaou pour m’ôter la vie. Il envoya un homme porter une lettre qui tomba par hasard entre les mains de mon fils Fong-sien[1]. C’est pourquoi je l’ai tué, et j’exterminerai toute sa famille. Mais vous qui me montrez une obéissance et une affection sans bornes, je ne vous tuerai point. J’ai pour moi la protection du ciel ; quiconque en veut à mes jours est un homme mort. »

Les magistrats gardèrent le silence : un signe de tête fut toute leur réponse. Quand le soir fut venu, ils se retirèrent sans mot dire.

  1. Nom honorifique de Liu-pou.