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tous les magistrats de la capitale se joignirent à son cortège. Tong-tcho les retint à dîner. Aussitôt, il fit amener devant lui tous les soldats, et exerça sur eux les plus horribles cruautés : les uns eurent les mains et les pieds coupés ; on creva les yeux aux autres. On arracha la langue à ceux-ci ; ceux-là furent jetés dans des chaudières remplies d’eau bouillante. Ces malheureux, sanglants et mutilés, demandaient grâce en luttant contre la mort.

Les magistrats palpitent de crainte et d’horreur ; ils laissent tomber les bâtonnets[1], et oublient les mets qui sont servis devant eux. Tong-tcho continua de boire et de manger, en riant aux éclats.

  1. Petits bâtons dont les Chinois se servent au lieu de fourchettes.