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ralentis de l’épaisseur d’un cheveu, puissé-je tomber pour toujours dans les profondeurs de l’enfer ! »

Tous les jours, il se levait de grand matin, et prononçait cent fois, d’un cœur sincère et pénétré, le nom sacré de Ta-ts’é, Tap’eï[1], afin d’obtenir l’assistance divine.

Dès ce moment, il observait ses pensées, ses paroles, ses actions, comme si des esprits eussent été constamment à ses côtés ; il n’osait se permettre le plus léger écart. Toutes les fois qu’il se présentait quelque chose d’utile aux hommes ou aux animaux, il n’examinait pas s’il s’agissait d’une grande

  1. Ces deux dissyllabes signifient très-bon, très-compatissant. Ce sont les épithètes ordinaires de Kouân-în, divinité indienne, que vénèrent aussi les Tao-ssé, et dont les qualifications précitées répondent, en sanscrit, aux mots Mahâmaitreya, Mahakaroun’a.