Page:Julien - Les Avadânas, contes et apologues indiens, tome 2.djvu/214

Cette page a été validée par deux contributeurs.

cevez une belle femme dans la maison d’autrui, vous la dévorez des yeux, un trouble subit vous agite, et vous ne pouvez la bannir de vos pensées. Dès ce moment, vous avez commis un adultère au fond de votre cœur ; seulement vous ne l’avez pas consommé ! Rentrez un instant en vous-même : auriez-vous assez d’empire sur vous pour imiter le sage Lou-nân-tse[1], si vous vous trouviez dans la même position que lui ? Ainsi, vous dites que vous vous êtes conservé pur et chaste pendant toute votre vie, et vous croyez pouvoir vous présenter sans crainte devant le Ciel et la Terre, devant les Démons et les Esprits ! Vous men-

  1. Lou-nân-tse se voyant un jour obligé de passer la nuit dans une maison où se trouvait une femme seule, il alluma une lampe, et lut jusqu’au matin, de peur de donner lieu à d’injustes soupçons.