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silence tous ceux qui discutent avec vous. Vous n’ignorez pas que, dans ces circonstances, les paroles qui s’échappent de la bouche blessent le cœur et affaiblissent l’amitié des autres. Souvent même, entraîné par la chaleur du discours, vous abusez de votre supériorité, et vous déchirez vos adversaires par de mordantes railleries. Vous les percez des traits acérés de votre langue, et vous attirez sur vous la colère des dieux. Vous ignorez le nombre de vos fautes qui sont inscrites dans l’autre monde, et vous vous peignez comme le plus vertueux des hommes. Qui est-ce qui prétendrait me tromper ? Croyez-vous qu’on puisse en imposer au ciel.

« Il est vrai que vous ne faites aucune action déshonnête ; mais quand vous aper-