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prise, ils essuient les perles de leurs larmes. | Dans ces temps d’anarchie, j’ai été le jouet des orages, | et c’est au hasard que je dois de respirer encore.

Mes voisins accourent et franchissent les murs pour me voir. | Muets de joie et de saisissement, ils poussent de longs soupirs. | La nuit s’écoule, une nouvelle lampe remplace la lampe mourante ; | ils me regardent sans mot dire, comme un homme qu’on voit en songe.

Sur le soir de l’année, je dérobe à l’État ma frêle existence, | et je reviens dans ma famille, goûter quelques instants de bonheur. | Mes jolis enfants ne peuvent s’arracher de mes genoux ; | ils craignent que je ne parte encore.