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d’hiver ? | Quand je songe à celle qui partageait ma couche, qui reposait sur le même oreiller, | je brûle pour elle des images de papier doré, et mes larmes coulent en abondance. | J’envoie ces offrandes à celle qui habite sur les bords de la fontaine Jaune. | J’ignore si ces dons funèbres seront utiles aux mânes de celle qui n’est plus, | mais du moins son époux lui aura payé un tribut d’amour et de regrets.

À la onzième lune, quand j’ai salué l’hiver, j’appelle plusieurs fois ma belle épouse. | Dans mon lit glacé, je ramasse mon corps, je n’ose dormir les jambes étendues, | et la moitié de la couverture de soie flotte sur une place vide. | Je soupire et j’invoque le Ciel : je le supplie d’avoir