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drais aller cueillir un bouquet de fleurs nouvellement écloses, | si j’avais encore une épouse qui pût en orner ses cheveux ! | Mes yeux se mouillent de larmes, mes mains se contractent de douleur, et frappent mon sein décharné ! | Je rentre dans la chambre brillante qu’habitait mon épouse. | Mes deux enfants me suivent, et viennent tristement embrasser mes genoux. | Ils me tirent chacun par la main et m’appellent d’une voix étouffée. | Ils me demandent leur mère par leurs larmes, leurs gestes et leurs sanglots !

Le premier jour de la dixième lune, les riches et les pauvres offrent à leurs épouses des habits d’hiver. | Mais moi, qui n’ai plus d’épouse, à qui offrirai-je des vêtements