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ci, au moment du combat, fouettèrent les chevaux afin de marcher droit à l’ennemi et d’enfoncer ses rangs. Mais les chevaux, ayant senti le fouet, se mirent à tourner en rond, sans avoir nulle envie de se diriger vers l’ennemi.

Les troupes du roi voisin voyant ce manège, reconnurent que cette cavalerie n’était bonne à rien. Ils marchèrent en avant et écrasèrent l’armée du roi.

On voit par là ce que l’homme doit faire pour être bien récompensé de ses œuvres. Lorsque nous touchons à la fin de la vie, si le cheval du cœur n’est pas turbulent, il marchera docilement à notre gré. On ne peut donc se dispenser de le dompter et dresser d’avance. Si le cheval du cœur n’est pas dompté et dressé d’avance, il meurt, et