Page:Julien - Les Avadânas, contes et apologues indiens, tome 1.djvu/61

Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Mes amis, répondit le corbeau prudent, vous n’avez qu’à m’assaillir à coups de bec, m’arracher les plumes et me peler le cou. J’emploierai alors un stratagème qui amènera leur extermination complète. »

Les corbeaux l’ayant traité suivant son désir, il se rendit dans l’état le plus piteux à l’entrée du trou des hiboux, et poussa des cris lamentables. Un hibou ayant entendu ses plaintes, sortit et l’interrogea : « Pourquoi venez-vous vers notre demeure, le crâne meurtri et déchiré, et le corps tout dépouillé de plumes et de duvet ? Vos cris lugubres annoncent de cruelles souffrances. Peut-on en savoir la cause ?

— La multitude des corbeaux, leur répondit-il, a conçu contre moi une haine acharnée. Ne pouvant plus vivre avec eux,