Page:Julien - Les Avadânas, contes et apologues indiens, tome 1.djvu/56

Cette page a été validée par deux contributeurs.

voix plaintive d’une douceur extrême ; le roi me prit en amitié et me combla de bontés. Il me plaçait constamment à ses côtés et me mit un collier de perles de cinq couleurs. »

En entendant ces paroles, le hibou conçut une vive jalousie. « Eh bien ! dit-il après un moment de réflexion, je veux absolument chanter aussi pour plaire encore plus que Votre Seigneurie. Il faudra bien que le roi me comble aussi d’amitié et de faveurs. »

Au moment où le roi venait de se livrer au sommeil, le hibou fit entendre sa voix. Le roi s’éveilla tout effaré, et, par l’effet de la terreur, tous les poils de son corps se hérissèrent. « Quel est ce cri ? demanda-t-il à ses serviteurs ; j’en suis tout ému et bouleversé.