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Il ouvrait la bouche, allongeait la langue, et était dévoré par la soif. Il regardait de tous côtés, et son esprit troublé était le jouet de vaines illusions. Ayant aperçu dans le lointain des vapeurs épaisses[1], il les prit pour une rivière qu’il croyait peu éloignée. Il courut de toutes ses forces et arriva au milieu des vapeurs. Exténué de fatigue et encore plus tourmenté par la soif, il tomba dans un profond abattement. Lorsque le jour fut sur son déclin, il chercha de la fraîcheur, mais il ne vit

  1. Suivant le dictionnaire Yun-fou-kiun-yu (livre XI, fol. 39), l’expression chinoise ye-ma (nuage de poussière) répond, dans les livres bouddhiques, à Yang-yen, que le dictionnaire Mahàvyoutpatti donne pour synonyme du mot sanscrit Mrigatrichâ, vapeur qui flotte au-dessus des sables, et qui de loin a l’apparence de l’eau (Wilson).