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de l’antiquité, l’existence du personnage et la vérité des faits. Le témoignage des savants qui ont étudié l’Inde, soit personnellement, soit dans les livres, viendra en aide à Hiouen-thsang, et, ainsi que le dit un auteur célèbre[1], « sa Relation subsistera comme un monument impérissable, et comblera une immense lacune dans les ouvrages qui traitent de l'histoire et de la géographie des peuples étrangers ».

J’ai besoin maintenant de faire connaître l’auteur qui jeta les bases du présent ouvrage, interrompu par sa mort prématurée, et le religieux à qui nous en devons la continuation et l’achèvement.

Après avoir médité mûrement sur les divers procédés qui pouvaient me conduire, avec quelque certitude, tant au déchiffrement régulier des signes phonétiques, qu’à la restitution des mots indiens noyés dans le vague des traductions chinoises, après avoir amassé jour par jour, pendant longues années, les matériaux bilingues dont j’avais besoin d’être pourvu avant d’aborder l’entreprise que je méditais, j’allais enfin commencer la traduction définitive du grand ouvrage de Hiouen--

  1. Tch’ang-choue, ministre d’État et prince de Yen, auteur de la préface et de l'éloge de la Relation originale. Si-yu-ki, liv. I, fol. 5, et liv. XII, fol. 39.