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grand nombre, de manière à embrasser et à décrire, dans sa relation romanesque, toutes les parties de l’Asie où s’est établi le bouddhisme ». J’ajouterai, et ce n’est pas la partie la moins plaisante du Mémoire, que l’excentrique major a cru découvrir dans l’ouvrage de Hiouen-thsang « l’influence certaine et presque la collaboration des disciples de Loyola et des Russes ! »

De pareilles rêveries portent avec elles leur réfutation, et nous rougirions de les rapporter s’il n’était de notre devoir d’en faire bonne justice en les livrant à la risée du public.

Un indianiste, qui jouit à bon droit d’une estime universelle, a montré sur le même sujet, nous regrettons pour lui de le dire, une sévérité et une précipitation qui répondent mal à la modération habituelle de son esprit et à la maturité de son jugement. Nous prendrons la liberté de rappeler à cet illustre orientaliste, que la relation de Hiouen-thsang a été composée par ordre impérial en 648, et que peu d’années après la mort de l’auteur (en 669), elle se trouvait déjà analysée en détail dans la grande encyclopédie Fa-youen-tchou-lin ; voilà pour l’âge de l’ouvrage. Quant aux pérégrinations courageuses du religieux bouddhiste, elles sont en Chine de notoriété publique, et se présentent avec la double garantie des biographies contem-