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entend autour de lui des voix qui l’appellent par son nom, et qui le conduisent ainsi dans des lieux où il se perd et meurt. D’autres fois, la voix de ces esprits du désert se fait ouïr comme si vous entendiez des légions d’instruments et de tambours… »

Hiouen-thsang chemine péniblement, pendant plusieurs jours, dans le désert sablonneux qui s’étend au nord et au nord-ouest de la rivière Hou-lou, ayant à supporter de rudes fatigues, en proie aux tourments de la soif, et fréquemment le jouet des illusions du mirage. Enfin, il voit reparaître de l’eau et de la verdure, et arrive à I-’gou, capitale du royaume du même nom (le royaume d’Oïgour). La ville d’I’gou paraît devoir répondre à celle qui, dans les documents modernes, est désignée sous le nom de Hami ou Kamil, chef-lieu d’un des districts du Turkestan oriental. Le royaume d’I-’gou était alors tributaire, ou du moins subordonné du roi de Kao-tch’ang ; car il est dit que celui-ci, ayant appris l’arrivée de Hiouen-thsang à I-’gou, expédia au roi de cette dernière ville l’ordre de lui envoyer immédiatement le Maître de la loi. La capitale du royaume de Kao-tch’ang était à six ou sept journées dans l’ouest de la ville d’I-gou, et à une demi-journée seulement de la frontière orientale du royaume ; la ville de Pe-li était, de ce côté, la première ville du Kao-tch’ang,