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DOCUMENTS GÉOGRAPHIQUES.

« Les habitants sont d’un naturel dur et cruel, mais ils sont droits et honnêtes. Souvent ils se disputent et se battent, et sont fort enclins à la médisance et à la calomnie. Ils se livrent à l’étude sans chercher à devenir savants ; ils ont une foi profonde dans la loi du Bouddha. Il y a plusieurs centaines de couvents où l’on compte environ dix mille religieux de l’école Tching-Uang-poa (ou des Sammitiyas), qui se rattache au petit Véhicule (Hînayâna). En général, ils sont paresseux et naturellement portés au vice et à la débauche, n y a des hommes sages et vertueux qui ont du zèle pour la science, vivent dans la solitude et la retraite ou vont s ensevelir au sein des montagnes et des forêts ; et là, jour et nuit, ils cultivent l’étude et la vertu avec une ardeur infatigable. Beaucoup d’entre eux ont obtenu le rang d’Arhat.

Il y a une trentaine de temples des dieux (Dévâlayas), où les hérétiques habitent pêle-mêle.

Le roi est de la caste des Siu-t’o-lo (Çoûdras) il est d’un naturel droit et sincère et montre un grand respect pour la loi du Bouddha.

À côté du fleuve Sin-tou {Sindh — Indus), sur une étendue de mille li, entrecoupés d’étangs et de marais, il y a plusieurs centaines de mille familles qui y ont fixé leur habitation. Ces hommes sont d’un naturel dur et cruel, et leur unique occupation est de se livrer au meurtre. Les bœufs qui errent dans les plaines n’ont ni pasteurs ni maîtres. Les hommes et les femmes, sans distinction de rang, coupent leur chevelure et portent le Kia-cha (Kachâya — vêtement religieux) ; ils ressemblent à des Pi-tsou (à des Bhikchous — moines mendiants), vivant dans le monde et en pratiquant les usages. Ils tiennent avec obstination à leurs vues étroites