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DOCUMENTS GÉOGRAPHIQUES.

dans les lettres et dans les arts. Dans les frontières des cinq Indes, il y a deux royaumes où Ton fait le plus grand cas de l’étude ; au sud-est, le royaume de Malva ; au nord-ouest, celui de Magadha. Dans tous les deux, on honore la vertu et Ton estime hautement la justice ; les hommes sont doués d’une rare pénétration, et se livrent à l’étude avec une ardeur infatigable ; mais dans les royaumes dont nous parions ici, on trouve mêlés ensemble les partisans de Terreur et de la vérité. Il y a plusieurs centaines de Kia-lan (couvents) où l’on compte environ vingt mille religieux de l’école Tching-liang-poa (ou des Sammitiyas) qui se rattache au petit Véhicule (Hinâyâna). Il y a aussi plusieurs centaines de temples des dieux. On voit un nombre prodigieux d*hérétiques, la plupart de la secte qui se frotte de cendres (les Pâçoupatas), etc. »

En partant de ce royaume, dans la direction du sud-ouest, Hiouen-thsang arriva au confluent de deux mers, fit de deux mille quatre cents à deux mille cinq cents li et arriva au royaume d’A-tch’a-li (Atali — Inde du sud).

MO-LO-KIU-T’O.

Mo-lo-kiu-to[1] (Mâlakoâta — Inde méridionale). Si-yu-ki, liv. X, fol. 21 : « Ce royaume a cinq mille li de tour ; la circonférence de la capitale est de quarante li. Le sol est imprégné de sel et ne donne que de médiocres produits. Dans ce royaume, on trouve en quantité tous les objets précieux que fournissent les mers et les îles. Le climat est brûlant, et la plupart des habitants ont la peau noire ; ils ont un caractère dur et des passions bouillantes. Parmi eux, on compte en même temps des partisans de l’erreur et de la vérité. Ils

  1. On l’appelle aussi Tchi-mo-lo (Tchimor — Djimour ou Simour — le Σίμυλλα de Ptolémée).