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DOCUMENTS GÉOGRAPHIQUES.

royaume de Our-che-yen-na (Oudjdjayana — Odjein). Les habitants sont adonnés à l’hérésie (la doctrine brahmanique) et n’ont aucune foi dans la loi du Bouddha. Il y a plusieurs dizaines de temples des dieux. Les hérétiques les plus nombreux sont ceux qui se frottent de cendres (les Pâçoapatas), Le roi descend d’une famille de brahmanes et il ne montre pas beaucoup de respect ni de foi pour la loi du Bouddha. » En sortant de ce pays, Hiouen-thsang revint dans le royaume de Kiu’tche-lo (Gourdjara — Guzarate), puis il reprit de nouveau la route du nord, à travers des plaines sauvages et des déserts remplis de dangers. Après avoir fait ainsi mille neuf cents li (cent quatre-vingt-dix lieues), il passa un grand fleuve appelé Sin-tou (Sindh — Indus) et arriva dans le royaume de Sin-tou [Sindh).

MO-HO-LA-T’O.

Mo-ho-la-t’o (Mahârâchtra — le royaume des Mahrattes — Inde du sud). Si-yu-kif liv. XI, fol. 12 : « Ce royaume a six mille li de tour ; du côté de l’ouest, la capitale est voisine d’un grand fleuve ; elle a environ trente li de circonférence. Le sol est gras et fertile, et les grains viennent en abondance. Le climat est doux et d’une chaleur tempérée. Les mœurs sont simples et honnêtes. Les habitants ont une haute stature, et sont d’un caractère fier et emporté. Lorsqu’on leur a fait du bien ou du mal, ils ne manquent jamais de montrer leur reconnaissance ou de se venger avec éclat. Si on les a insultés, ils iront jusqu’à risquer leur vie pour laver cet affront ; mais si quelqu’un vient les implorer dans la détresse, ils oublieront le soin de leur personne pour le secourir. Quand ils ont une injure à venger, ils ont soin d’en donner avis à leur ennemi. Après quoi, chacun apprête ses armes