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On se tromperait gravement en pensant que les mots indiens des livres géographiques ou religieux, que nous voulons reproduire fidèlement dans nos traductions, ne présentent d’autre difficulté que celle qui consiste à transcrire leurs éléments phonétiques. M. Landresse, dans le passage que j’ai cité de sa préface, n’a examiné que ce côté de la question ; on peut inférer du silence de Rémusat et de Klaproth, qu’ils n’ont point vu une autre difficulté plus sérieuse dont je vais parler et qui est précisément la contre-partie de la première.

Au point où est arrivée aujourd’hui la méthode de transcription, cette partie importante et tout à fait neuve de la philologie chinoise, rien n’est plus aisé que de reproduire les mots Fan, toutes les fois qu’ils sont en même temps figurés à l’aide de signes corrects et fidèlement traduits[1]. Il n’en est

    stou, etc. Ce principe une fois connu, il est aisé de trouver Stoûpa dans Sou-tou-po, et Çatadrou dans Che-to-t’ou-lou, pourvu toutefois qu’on possède déjà la synonymie des signes phonétiques.

  1. J’ai déjà montré, p. xvi, note 1, et ci-après p. xxxii, par les exemples 1, 2, 3, 4, qu’il est impossible de lire correctement ou de restituer les mots qui n’offrent pas ce double caractère, savoir une transcription régulière et une traduction fidèle. Autrement, on ne peut y réussir que lorsque ces mots sont compris dans les deux dictionnaires déjà cités, page xxiii, notes 1, 2, et qu’à l’aide d’index, alphabétiques ou par clefs, on peut remonter à l’instant d’une transcription tronquée ou corrompue à la transcription régulière, et d’une traduction fausse à la traduction littérale (voy. p. xvi, note 1).