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rivière Ni-lien-chen-na (Nâirañdjana) avec l’Hiraṇyavatî. En effet, cette dernière était fort large, et l’autre (Hi-lien) très-petite. Suivant quelques auteurs, la rivière Hi-lien était Iarge de quarante pieds, et selon d’autres de quatre-vingts pieds ; elle coulait au nord de la ville. L’Hiraṇyavatî, au contraire, coulait au sud de la ville, et était éloignée de cent li (dix lieues) de la rivière Nâirañdjana.

Ce fut au bord de la rivière Hiraṇyavatî, située, suivant Hiouen-thsang (Si-yu-ki, liv. VI, fol. 16), non au sud, mais trois ou quatre li au nord-ouest de la ville de Kouçinagara, que le Bouddha se rendit pour entrer dans le Nirvâṇa. Cet événement eut lieu à une petite distance de la rive occidentale, dans un petit bois d’arbres Sâlas (Shorea robusta).

A HI-TCHI-TA-LO.

A-hi-tchi-ta-lo (Ahikchêtra, de Ahi « serpent » et de kchêtra « champ » ). Dans le Si-yu-ki, livre IV, fol. 17, le premier mot est écrit ’o (vulgo ngo), signe qui, comme ’o sert à figurer l’a . Ce royaume, dit le même ouvrage, a trois cents li de tour, et la capitale, de dix-sept à dix-huit li. Il est fortement défendu par des obstacles naturels. Le pays abonde en grains et surtout en blé. Il y a beaucoup de forêts et de sources. Le climat est tempéré. Les habitants ont des mœurs simples et honnêtes ; ils se livrent à l’étude avec ardeur, et beaucoup d’entre eux se distinguent par leurs talents et leurs vastes connaissances. On y voit une dizaine de couvents, où habitent environ mille religieux qui étudient les principes de l’école Tching-liang-pou (ou des Sammitiyas), qui se rattache au petit Véhicule (Hinayâna) On voit en outre neuf temples des dieux (Dévâlayas). Il y a environ trois mille hérétiques qui adorent le dieu Tseu-ts’aï-t’ien