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fait ; » che « prodigue » figure çya, dans vâiçya « un homme de la troisième caste ; » che « modèle » donne çi, dans çikhi « le feu ; » che « prendre » répond à ça, dans çabda « mot ; » che « l’esprit de la terre » figure dja, dans râdjâ « roi. »

Ces exemples que je pourrais multiplier à l’infini, montrent suffisamment le danger que je viens de signaler.

J’aurais pu m’épargner ce travail long et épineux qui me tient en suspens depuis plus de dix ans, si j’avais réussi à obtenir de Chine un ouvrage dont je dois la connaissance à Ma-touan-lin et où se trouvaient réunis les signes phonétiques que je cherchais et que je suis loin d’avoir trouvés tous. Il est intitulé[1] : King-yeou-thien-tchoa-tseu-youen « De l’origine des caractères de l’écriture indienne, » en sept livres, publié dans les années King-yeou des Song (1034-1038) par Siang-tsing et autres religieux. Ce

  1. 景祐天竺字源。七卷. Cet ouvrage, dit Ma-touan-lin (liv. CCXXVII, fol. 14) « a été compilé et présenté à l’empereur par les religieux Siang-tsing, etc. Les signes chinois et indiens sont placés en regard avec l’indication de leur valeur respective. On y compte douze sons, c’est-à-dire douze articulations pour les voyelles et les diphthongues, et trente lettres ou consonnes qui, sous le nom de mères, (à cause du grand nombre de sons qu’elles produisent quand elles sont suivies des voyelles ou des diphthongues), sont divisées en cinq classes : 1o les dentales ; 2o les palatales ; 3o les linguales ; 4o les gutturales ; 5o les labiales.

    L’ouvrage est précédé d’une préface de l’empereur Jin-tsong.