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VIE ET VOYAGES DE HIOUEN-THSANG.

hommages à l’empereur, dans le palais du Phénix, où il reçut l’accueil le plus affectueux.

L’empereur ayant demandé à Hiouen-^thsang pourquoi il était parti autrefois sans l’avoir averti, il répondit qu’à cette époque il avait adressé plusieurs plaçais pour obtenir la permission de voyager au loin ; mais que n’ayant point reçu, sans doute à cause de l’obscurité de son nom, l’autorisation dont il avait besoin et ne pouvant d’ailleurs contenir l’élan de son zèle passionné pour la religion du Bouddha, il était parti en secret et de son propre mouvement.

L’empereur, loin de lui adresser des reproches, le félicita d’avoir exposé sa vie pour le salut et le bonheur de tous les hommes, et lui témoigna son étonnement de ce que, malgré les obstacles que lui opposaient les montagnes et les rivières, la distance des lieux et la différence des mœurs, il eut pu parvenir heureusement au but de son voyage.

Hiouen-Thsang répondit^^1 que celui qui est secondé par un vent favorable arrive en un instant au lac du ciel et que, lorsqu’on est monté sur un bateau traîné par des dragons, on traverse sans difficulté les flots impétueux du Kiang. Il ajouta : « Depuis que Votre Majesté tient le talisman du ciel (c’est-à-dire occupe le trône), elle a pacifié les quatre mers (l’empire) ; sa vertu embrasse les neuf contrées^^2, son humanité s’est étendue

1 Hiouen-thsang emploie deux comparaisons empruntées à la mythologie chinoise.

2 C’est à-dire les neuf parties de la Chine.