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LIVRE CINQUIÈME.

À cette vue, le roi, acquérant la connaissance de son existence passée, fut pénétré de honte ; il se lia d’amitié avec le roi de Kachmire et renonça à ses projets. Alors il alla au-devant de la statue qui avait été anciennement l’objet de ses hommages et revint dans ses états à la suite de son armée. Quand la statue fut arrivée dans cette ville, elle s’arrêta et cessa d’avancer. Le roi joignit ses efforts à ceux de son armée pour la transporter ; mais nulle puissance humaine ne put la faire bouger de place. En conséquence, il fit construire, au-dessus de la statue, une petite chapelle et invita les religieux à venir l’adorer. Il donna son bonnet précieux, qui avait pour lui une valeur d’affection, et en orna la tête du Bouddha. Ce bonnet existe encore aujourd’hui. Il est enrichi de pierres précieuses et les visiteurs ne peuvent le voir sans témoigner leur admiration.

Le Maître de la loi resta sept jours. Quand le roi de Yu-thien (Khotan) eut appris que le Maître de la loi approchait de ses frontières, il alla en personne au-devant de lui pour lui rendre visite et repartit le lendemain.

Le roi, retournant d’avance dans sa capitale, laissa près de lui ses fils pour le servir.

Le second jour, le roi envoya au-devant de lui plusieurs Ta-kouan (conducteurs officiels). Il coucha à quarante li de la ville. Le lendemain, le roi, accompagné d’une foule de religieux et de laïques, alla l’attendre à gauche de la route, avec de la musique et des corbeilles de fleurs.

À son arrivée, le roi l’invita à entrer dans la ville et