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VIE ET VOYAGES DE HIOUEN-THSANG.

sieurs dizaines de traités (Çâstras) qui tous étaient fort répandus et jouissaient d’une haute estime. Dans l’origine, Tong-cheou (Koumâradjiva) avait été un maître célèbre de l’école appelée King-pou (c’est-à-dire de l’école des Sâutrântikas).

À cette époque (c’est-à-dire sous le premier roi), il y avait dans l’est, Ma-ming (Açvaghôcha) ; dans le sud, Ti’po (Dêva) ; dans l’ouest, Long-meng (Nâgârdjouna) ; dans le nord, Tong-cheou (Koumâradjîva), qu’on appelait les quatre soleils (Tchatvârasoûryas), parce qu’ils pouvaient répandre la lumière sur les doutes des hommes.

Tong-cheou (Koumâradjîva) jouissait d’une si haute réputation, que le premier roi, lorsqu’il attaqua en personne le royaume (de Takchaçilâ), vint au-devant de ce docteur et lui offrit ses hommages.

À trois cents li au sud-est de la ville, on arrive à un grand rocher qui s’élève en forme de mur. On y voit, dit-on, deux chambres creusées dans le roc, dont chacune renferme un Lo-han (Arhân) qui, ayant éteint (le principe de la pensée), est arrivé à l’extase complète. Ils sont assis dans une posture droite, sans faire aucun mouvement. On les prendrait pour des hommes exténués par le jeûne ; mais, quoiqu’ils soient là depuis plus de sept cents ans, leur corps ne donne aucun signe de décomposition.

Le Maître de la loi demeura une vingtaine de jours dans ce royaume ; puis il se remit en route dans la direction du nord-ouest. Au bout de cinq jours, il rencontra une troupe de brigands. Les marchands qui