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LIVRE CINQUIÈME.

cette vallée, on rencontre le royaume de Po-lo-lo (Bolor) qui abonde en métaux précieux, et où Tor est de couleur rouge. Le lac de Pamir, dans la partie qui va du sud au nord, correspond au lac ’A-neou (Anavatapta).

Après être sorti de cette vallée, du côté de l’est, il franchit des cimes pleines de précipices, traversa des chemins couverts de neige et, après avoir fait cinq cents li, il arriva au royaume de Ko-pan-t’o (Khavandha ?). La capitale s’appuie sur le flanc d’une haute montagne. Au nord, elle a derrière elle[1] le fleuve Si-to (Sita) qui va se jeter dans la mer du coté de Test. Le lac Yen-tse (lac salé — le lac Lop) coule sous terre, sort des monts Tsichi-chan et donne naissance à notre fleuve Ho (Hoang-ho) « fleuve Jaune. »

Le premier roi de ce pays, doué de jugement et d’intelligence, fonda le royaume et eut des successeurs qui occupèrent le trône pendant une longue suite d’années. Il disait que ses ancêtres descendaient du dieu de la Chine, et, pour cette raison, il se donnait le titre de Tchi-na-ti-po-kiw-ta-lo (Tchîna déva gôtra).

Dans l’antique palais du roi, on voit le couvent d’un ancien maître des Castras, le respectable Tong-cheou (Koumâradjîva), qui était originaire du royaume de Ta-tcha-chi-lo (Takchaçilâ). Doué d’une pénétration divine et de l’esprit le plus brillant, il lisait et écrivait chaque jour trente-deux mille mots. Il avait étudié, en se jouant, toutes les branches de la doctrine, et s’était exercé avec succès, dans l’art de la composition. Il avait écrit plu-

  1. Littéralement : elle tourne le dos à.