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VIE ET VOYAGES DE HIOUEN-THSANG.

au nord. Il est situé au milieu du Djamboudvipa, sur un plateau d’une hauteur prodigieuse. Si on le regarde de loin , il s’étend comme une mer immense dont Tœil ne peut découvrir les bornes. Les animaux qui peuplent ses eaux offrent une variété infinie ^ A entendre le bruit des vagues qui se heurtent en mugissant, on dirait les clameurs d’un vaste marché où s’agite une multitude sans nombre.

On voit dans ce pays des oiseaux hauts d’un tchang (dix pieds). Ces oiseaux sont probablement de la même espèce que ceux dont les œufs, gros comme une petite cruche, s’appelaient autrefois les grosses coques des Tiao-tchi (Tadjiks)^^2. Ce lac se partage à l’ouest et il en sort un fleuve qui, coulant à l’ouest, arrive jusqu’aux frontières orientales du royaume de Ta-mchsi-fie-ti [Dhor masihiii ?), et se joint au fleuve Po-tsou {Oxus) ; leurs eaux coulent à l’ouest et vont se jeter dans la mer.

Toutes les rivières de droite viennent aussi se réunir ensemble.

Le même lac se partage à l’est, et il en sort un grand fleuve qui, se dirigeant à l’est, arrive jusqu’à la fron- tière occidentale du royaume de Kie-cha [Khachgar)^ se réunit au fleuve Si-lo [Sita)^ coule avec lui à l’est et va se jeter dans la mer.

Toutes les rivières de gauche se réunissent également ensemble. En dehors des montagnes qui sont situées au sud de

1 Littéralement : mille sortes, dix mille espèces.

2 La description de cet oiseau des Tiao-tchi se rapporte à l’autruche