étrangers. Je me livrai donc, seul et sans guide, à cette étude toute nouvelle pour moi, sans cependant en attendre de grands résultats, car je ne pouvais oublier que M. Abel-Rémusat n’avait pu triompher des obstacles que je désirais surmonter[1], quoiqu’il eût été puissamment aidé par MM. de Chézy et Eug. Burnouf, dont la sagacité rare et la profonde érudition ne lui ont jamais fait défaut. Il eût mieux réussi par lui-même, quand il n’aurait possédé, en sanskrit, qu’une faible
- ↑ Je me bornerai à citer le mot Kia-lan, abréviation de Seng-kia-lan, que l’on rencontre à chaque pas dans le Fo-koue-ki. M. Rémusat nous apprend (page 19) que M. Eugène Burnouf, à qui il avait soumis ces sons et leur interprétation, proposa de les restituer par le mot Sañghâgâram. Mais la lecture correcte était Samghârâma « couvent », qui résulte des sons Seng-kia-lo-mo 僧伽羅蘑. (Thang-chi-youen-ing-i-tsie-king-in-i, liv. XIV, fol. 3.)
3° Tha-ka-to-kiou-to ; 4° Pho-lo-a-yi-to ; 5° Fa-tche-lo ; lisez Çakrâditya, Bouddhagoupta, Tathâgatagoupta, Bâlâditya, Vadjra.
À l’article 44, pag. 381, qui reconnaîtrait le royaume de Himatala (dérivé de hima « neige » et tala « au-dessous », en chinois 雪山下) dans Sse-ma-tsia-lo, dont on a fait un roi de Tou-ho-lo (Toukhâra), qui aurait régné six cents ans après le Nirvâṇa ?
Dans l’article Magadha déjà cité, il y a encore plusieurs mots indéchiffrables, à moins d’en connaître les éléments orthographiques et le sens en sanskrit. Par exemple : la montagne Po-lo-nou-po-ti (pour Prâgbôdhi « intelligence antérieure ») ; la forêt Si-se-tchi (pour Yachṭivana « la forêt des bâtons ») ; Kiu-tche-ko-lo-pou-lo (pour Kouçâgarapoura « ville dont les palais voient croître l’herbe sacrée kouça ») ; Ko-lo-tche-kou-li-sse (pour Râdjagriha). Il est vrai que, dans ce dernier cas, on a bien donné le sens de « maison du roi », mais comment arriver rationnellement au mot indien avec les sons qui précèdent ?