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LIVRE CINQUIÈME.

Après la clôture définitive des deux magnifiques assemblées[1], les dix-huit rois recueillirent de nouveau des choses précieuses et de grandes sommes d’argent parmi les peuples de leurs états, rachetèrent le riche collier, l’escarboucle de la coiffure, les vêtements royaux, etc. que le roi (Çilâditya) avait donnés en aumônes, les rapportèrent et les lui offrirent. Mais, au bout de quelques ours, les vêtements du roi et les joyaux de la plus haute valeur ftu’ent encore employés en aumônes comme la première fois.

Le Maître de la loi prit congé du roi et lui témoigna le désir de s’en retourner.

« Moi, votre humble disciple, lui dit le roi, je voulais, avec vous, développer et répandre au loin la Loi que nous a léguée le Bouddha. Pourquoi mon vénérahle Maître s’en retourne-t-il subitement ? »

Hiouen-thsang s’arrêta donc encore pendant une dizaine de jours.

De son côté, le roi Koumâra lui donna pareillement les témoignages de dévoûment et d’affection. « Maître, lui dit-il, si vous pouvez rester auprès de votre disciple pour recevoir ses hommages, je regarderai comme un devoir de vous construire cent couvents. »

Le Maître de la loi, voyant que les deux rois persistaient à le retenir, finit par leur adresser des paroles où perçait l’amertume de son cœur : « La Chine, leur

  1. La première où l’on convoqua les plus célèbres docteurs de l’Inde pour discuter avec Hiouen-thsang ; la seconde, décrite ci-dessus, où l’on fit une immense distribution d’aumônes.