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d’expressions analogues, appartenant aux idées des Tao-sse, qui existaient auparavant dans la langue chinoise. Le mot Pou-ti-sa-to (Bôdhisattva), traduit littéralement par « être intelligent, » eût perdu de sa noblesse et de son emphase ; voilà pourquoi on la laissé comme voilé sous sa forme indienne. On a fait de même pour les noms sublimes du Bouddha qui, en passant dans une langue vulgaire, eussent pu être exposés à la risée et aux sarcasmes des profanes. »

Les traducteurs de nos livres saints ont sans doute été guidés par les mêmes motifs, lorsqu’ils ont conservé les mots Hosannah, Eloïm, Adonaï, Jéhovah, Alléluya, etc.

Les livres chinois relatifs à l’histoire, à la géographie ou aux doctrines de l’Inde, présentent des difficultés plus grandes encore dans les noms propres significatifs qu’on s’est contenté de traduire. Les Mongols, les Mandchous et les Thibétains ont suivi le même système, et les personnes qui cultivent ces trois derniers idiomes doivent éprouver le plus sérieux embarras pour en retrouver les équivalents indiens. On est surtout frappé de cette difficulté, en lisant le recueil de paraboles que Schmidt a traduit du thibétain et publié en allemand sous le titre de Der Weise und der Thor « le Sage et le Fou, » et