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LIVRE CINQUIÈME.

jours sans que personne osât ouvrir la bouche et discuter.

Le soir qui précéda la dispersion de rassemblée, le Maître de la loi exalta encore le grand Véhicule et loua avec enthousiasme les mérites et les vertus du Bouddha.

Par suite de ses prédications, une multitude innombrable d’hommes quittèrent les sentiers de Terreur poiu entrer dans la droite voie, et abandonnèrent les vues étroites du petit Véhicule pour embrasser les sublimes principes du grand.

Le roi Kiaï-ji (Çîlâditya) sentit s’accroître encore dans son cœur l’estime qu’il lui avait vouée. Il donna au Maître de la loi dix mille pièces d’or, trente mille pièces d’argent et cent habits de coton de qualité supérieure. Les dix-huit rois lui firent aussi de riches présents ; mais Hiouen-thsang ne voulut rien recevoir.

Le roi chargea les officiers de sa suite de faire équiper richement un grand éléphant et de le couvrir d’étoffes précieuses ; puis il pria le Maître de la loi de le monter. Ensuite il ordonna aux dignitaires les plus éminents de former son cortége, de faire ainsi le tour de la multitude et d’annoncer à haute voix qu’il avait exposé les principes de la vérité, et les avait fermement établis, sans être vaincu par personne.

Dans les royaumes de l’occident, il est d’usage qu’on rende un tel honneur à quiconque a obtenu la victoire.

Le Maître de la loi déclina cette distinction glorieuse, mais le roi lui dit : « Depuis l’antiquité, c’est une loi constante à laquelle il n’est pas permis de désobéir. «