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VIE ET VOYAGES DE HIOUEN-THSANG.

même. Il faut que vous l’attendiez. S’il vient, il n’est pas convenable que vous bougiez. »

— « Sire, lui répondit Hiouen-thsang, pour l’honneur de la loi du Bouddha, je suivrai votre avis. »

À la première veille de la nuit, le roi (Çîlâditya) arriva en effet.

Des messagers vinrent annoncer qu’au milieu du fleuve on apercevait des milliers de torches et qu^on entendait retentir les tambours. « C’est le roi Kiaî-ji (Çîlâditya) qui arrive, » s’écria le roi (Koumâra). Sur-le-champ, il ordonna de prendre des flambeaux et alla au loin à sa rencontre avec ses grands officiers.

Toutes les fois que le roi Kiaî-ji [Çilâditya) était en marche, il se faisait précéder de cent tambours de métal sur lesquels on frappait un coup à chaque pas. On les appelait Tsie-pou-kou ou tambours pour régler la marche. Le roi Kiaî-ji {Çilâditya) jouissait seul de ce privilége et ne permettait pas aux autres rois de l’imiter.

Dès qu’il fut arrivé, il salua jusqu’à terre le Maître de la loi et baisa ses pieds avec respect. Puis il répandit des fleurs devant lui, et le contemplant dans une sorte d’extase, il le combla de louanges infinies. « Maître, lui dit-il, précédemment votre disciple vous avait adressé une invitation ; pourquoi n’êtes-vous pas venu ? »

— « Moi, Hiouen-thsang, répondit-il, je voyage dans les contrées lointaines pour chercher la loi du Bouddha ; j’étudiais alors le traité Yu-kia-sse-t’i-lun (le Yôgàtchâryya bhoûmi çastra). Au moment où votre ordre est arrivé, je n’avais pas fini d’entendre l’explication de ce