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VIE ET VOYAGES DE HIOUEN-THSANG.


LIVRE CINQUIÈME.


Ce livre commence au moment où un hérétique Ni-kien (Nirgrantha) prédit au voyageur son retour en Chine ; il finit à son arrivée sur le canal qui coulait à l’ouest de la ville impériale.

Avant l’arrivée du messager du roi Kieou-mo-lo (Koumâra), il y eut un hérétique nu (Ni-kien — Nirgrantha), nommé Fa-che-lo (Vadjra), qui entra tout à coup dans sa chambre. Le Maître de la loi, qui avait entendu dire, depuis longtemps, que les Ni-kien (Nirgranthas) excellaient à tirer l’horoscope, le pria aussitôt de s’asseoir et l’interrogea ainsi, afin d’éclaircir ses doutes : « Moi, Hiouen-thsang, religieux du royaume de Tchi-na (Chine), je suis venu dans ce pays, il y a bien des années, pour me livrer à l’étude et à de pieuses recherches. Maintenant, je désire m’en retourner dans ma patrie ; j’ignore si j’y parviendrai ou non. J’hésite, toutefois, entre partir et rester : lequel des deux sera le plus utile pour mon bonheur ? Je souhaite aussi de savoir quelle sera la durée de ma vie. Veuillez, homme plein de bonté, examiner ma figure et me révéler l’avenir. »

Le Ni’kien (Nirgrantha) prit un morceau de craie, traça des lignes sur la terre, tira les sorts et lui répondit en ces termes :

« Maître, si vous restez, votre séjour sera extrêmement heureux ; car, dans les cinq Indes, les religieux