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VIE ET VOYAGES DE HIOUEN-THSANG.

en médecine. Lorsque Jou-laï (le Tathâgata) vivait, il voyagea souvent dans ce royaume. Dans tous les endroits qui portaient les traces sacrées de ses pas, le roi Açôka éleva des Stoûpas pour en conserver le souvenir. On montre aussi les lieux où le vénérable Ou-po-kio-to (Oupagoupta) a porté ses prédications.

De là il fit environ neuf cents li à l’est, traversa le Sin-toa [Sindh — Indus), et, partant de la rive orientale de ce fleuve, il arriva au royaume de Meoa-lo-uai’fowlia (Moùltan)[1]. Tous les habitants adorent le dieu du soleil (Aditya)[2], dont le temple est d’une construction majestueuse et d’une rare magnificence. La statue du dieu du soleil est en or fondu ; elle est ornée de toute sorte de pierres précieuses. Les habitants des autres royaumes viennent en foule lui adresser des prières. On monte par un escalier en spirale du haut duquel on découvre une succession de bosquets fleuris et de bassins d’eau pure. Quiconque voit ce temple et ses alentours, ne peut se défendre d’un sentiment d’admiration.

De là il fit environ sept cents li à l’est et arriva au royaume de Po-fa-to-lo (lisez : Po-lo-fa-to[3], Parvata).

À côté de la capitale, il y a un grand couvent où habitent une centaine de religieux qui tous étudient h doctrine du grand Véhicule. Ce fut là que jadis le maître des Çastras, Tchin-na-fo-ia-lo {Djinapoutra)^ composa le

  1. Inde occidentale.
  2. Je suis ici le Si-yu-ki (liv. XI, fol. 21) qui est plus correct.
  3. Inde du nord. Le Si-ya-ki donne la leçon Po-fa-to pour Parvata. Celle de notre auteur est préférable, si l’on a soin de rétablir l’ordre des signes phonétiques : Po-lo-fa-to.