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LIVRE QUATRIÈME.

Cha-men (Çramanas), voyagea avec eux à travers les airs. et vint convertir ce royaume. Pour mettre en lumière et exalter la doctrine du Bouddha, il fit briller ses facultés surnaturelles. Les habitants, remplis de foi et d’amour, y fondèrent des Kia-lan (Sam̃ghârâmas). Aujourd’hui, il y en a une centaine, où l’on compte environ dix mille religieux qui suivent la doctrine du grand Véhicule et les principes de l’école Chang-tso-pou (des Sarvâstivâdas). Les religieux, vêtus de noir, sont graves et respectueux, et observent, avec autant de zèle que d’intelligence, les règles de la discipline. Ils se donnent mutuellement l’exemple et leur ardeur ne se ralentit jamais.

À côté du palais du roi, s’élève le Vihâra de la dent du Bouddha, qui est haut de plusieurs centaines de pieds ; il est orné de toute sorte de choses précieuses. Le sommet est surmonté d’un mât dont l’extrémité supporte une pierre précieuse, appelée Po-ta-mo-lo-kia (Padmarâga) « rubis, » dont l’éclat magique illumine tout le ciel. Dans le calme d’une nuit pure et sans nuages, tout le monde peut l’apercevoir, même à une distance de dix mille li.

Près de là, il y a un autre Vihâra, qui est également orné avec magnificence. Dans le centre, s’élève une statue d’or qui fut fondue par les soins d’un ancien roi de ce royaume. Sur le sommet de la tête, elle porte un diamant précieux, d’une valeur incalculable. Dans la suite, il y eut des hommes qui voulurent voler ce diamant ; mais le Vihâra était si bien gardé qu’ils