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LIVRE TROISIÈME.

’O-nan (Ânanda) entra alors par une fente de la porte, salua le religieux et lui baisa les pieds. Kâçyapa le prit par la main et lui dit : « Je désirais vous voir effacer toutes vos fautes et obtenir le fruit (de la Bôdhi — devenir Bouddha) ; c’est pour cela que je vous ai éloigné de l’assemblée ; vous devez le savoir, n’en gardez point le rancune. »

— « Si mon cœur conservait de la rancune, reprit’O-nan (Ânanda), comment pourrais-je dire que j’ai brisé tous mes liens ? »

Alors il salua Kâçyapa, lui témoigna sa reconnaissance et s’assit.

En ce moment, on venait de commencer la retraite depuis quinze jours.

« Le Tathâgata, dit Kâçyapa à Ananda, affirmait constamment, au milieu de l’assemblée, que vous avez beaucoup d’instruction et que vous embrassez toutes les connaissances ; veuillez, en conséquence, monter au fauteuil et lire à l’assemblée le Sou-ta-lan-thsang (Soûtrapitaka), « le Recueil des Soûtras. »

Ânanda obéit et se leva ; puis, se tournant vers la montagne du Nirvâna, il s’inclina plusieurs fois avec respect. Après quoi, il monta au fauteuil et récita les King (les Soûtras). L’assemblée tout entière les reçut de sa bouche et les écrivit.

Ensuite il ordonna à Yeou-po-li (Oupali) de lire le Pi-naï-ye-thsang (Vinayapitaka) « le Recueil des règles de la discipline. » Lorsqu’il eut fini, Kâçyapa lut lui-même l’A-pi-t’a-