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LIVRE TROISIÈME.

couvent de Nâlanda, le Maître de la loi se dirigea vers la ville de la maison du roi (Râdjagrîha), pour y visiter avec respect les monuments sacrés. L’ancienne ville de la maison du roi s’appelait dans l’Inde Kiu-che-kie-lopou-lo (Kouçdgarapoura). Cette ville était située au centre du royaume de Mo-kie-fo (Magadha). Dans les temps anciens, beaucoup de princes et de rois y ont fixé leur résidence ; et comme ce pays produisait une graminée odorante appelée Kiu-che (Kouça), on lui a donné, pour cette raison, le nom de Kouçdgarapoura. Des quatre côtés s’élèvent des montagnes qui semblent taillées à pic. À l’ouest, on y pénètre par un petit sentier, et au nord s’ouvre une large porte. Ce pays est allongé de l’est à l’ouest et se rétrécit du sud au nord ; il peut avoir cent cinquante li de tour. Dans l’intérieur, il y a encore une petite ville dont les fondations occupent une étendue de trente li. De tous côtés on y voit des bosquets d’arbres Kie-ni-kia [Kanakas] qui fleurissent, sans interruption, à toutes les époques de l’année, et dont les pétales sont de couleur d’or.

En dehors de la partie de la ville qui regarde le nord, on voit un Stoûpa. Ce fut en cet endroit que Ti-po-ta-to (Dêvadatta) et le roi Weï-seng-youen (Adjâtaçatrou) lâchèrent un éléphant ivre qui gardait le trésor, pour tuer le Bouddha.

Au nord-est de ce lieu, il y a un autre Stoûpa. Ce fut là que Che-li-fo (Çâriputtra) obtint le fruit (de la Bôdhi — devint Bouddha), après avoir entendu le Pi-tsou ’O-chi-po-chi (Bhikchou Açvadjit) expliquer la Loi.