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VIE ET VOYAGES DE HIOUEN-THSANG.

De là il traversa encore une grande forêt, et, après y avoir fait environ cinq cents li, il arriva au royaume de Po-lo-ni-sse (Varânaçî). Ce royaume a quatre mille li de tour ; la capitale est voisine du fleuve King-kia (Gange) ; elle a dix li[1] en longueur et de cinq à six li en largeur. Elle possède une trentaine de couvents où l’on compte environ deux mille religieux du petit Véhicule (Hînayâna) qui suivent l’école I-tsie-yeou-pou (l’école des Sarvâstivâdas).

Après avoir passé la rivière de Po-lo-ni-se (Varânaçî) il fit dix li au nord-est et arriva au couvent de la Plaine des Antilopes (Mrïgadàva). Sa tour et son dôme se confondent avec les nuages, et il est renfermé entre quatre galeries qui se joignent à angles droits. On y compte quinze cents religieux du petit Véhicule, qui suivent l’école Tching-liang-pou (l’école des Sammitîyas).

Dans l’intérieur d’une vaste cour, il y a un Vihâra haut d’environ cent pieds[2] ; on y monte à l’aide de degrés en pierre. Tout autour[3], on voit une centaine de niches construites en briques et régulièrement disposées les unes au-dessus des autres. Chacune de ces niches renferme une statue d’or du Bouddha relevée en bosse. Au centre de la chapelle, il y a une statue du Bouddha en cuivre ; sa dimension est exactement celle du corps du Tathâgata qu’elle représente tournant la roue de la Loi[4].

  1. Suivant le Si-yu-ki, liv. VII, fol. 1 : dix-huit ou dix-neuf li.
  2. Le Si-yu-ki, liv. VII, fol. 2 ro porte : haut de deux-cents pieds.
  3. Si-yu-ki, liv. VII, fol. 2 ro
  4. C’est-à-dire : prêchant la Loi.