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LIVRE TROISIÈME.

des colonnes de pierre hautes de soixante et dix pieds, qui furent élevées par le roi Wou-yeou (Açôka). Toutes les maisons sont détruites, à l’exception d’un petit bâtiment en briques au milieu duquel on voit une statue en or du Bouddha.

Jadis, le Bouddha étant monté au ciel pour expliquer la Loi en faveur de sa mère, le roi Ching-kian [Prasênadjil), par un sentiment d’affection profonde, fit fondre cette statue, à l’exemple du roi Tchou-aî-wang [Ouiâyanarâdjà) qui, dans une circonstance semblable, avait fait sculpter en sandal (rose) une statue du Bouddha.

À une petite distance, derrière le couvent, on voit l’endroit où un brahmane hérétique tua une femme et calomnia le Bouddha.

À cent pas environ, à l’est du couvent, on voit une fosse large et profonde. Ce fut là que Ti-p’o-ta-to (Dévadatta), pour avoir voulu empoisonner le Bouddha, tomba vivant dans l’enfer.

Au midi de cet endroit, il y a une autre grande fosse. Ce fut là que le Bhikchou Kiu-kia-li (Koukâli), pour avoir calomnié le Bouddha, fut englouti vivant dans l’enfer.

À huit cents pas au sud de la fosse, on voit aussi l’endroit où la fille du brahmane Tchen-tche (Tchantcha), pour avoir calomnié le Bouddha, fut précipitée vivante au fond de l’enfer. Ces trois fosses sont tellement creuses qu’on n’en peut voir le fond.

À soixante et dix pas à l’est du couvent, il y a un Vihâra, remarquable par sa grandeur et son élévation, où l’on voit la statue du Bouddha assis en face de l’orient.