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LIVRE TROISIÈME.

de Pi’so-kia (Vâisâka). Il y a une vingtaine de couvents où l’on compte environ trois mille religieux de l’école Tching-liang-pou (l’école des Sammitiyas) qui se rattache au petit Véhicule.

À gauche de la route qui se dirige au sud-est, il y a un grand couvent. Ce fut là que jadis Ti-p’a-che-mo- ’o^lo-han [ÏArhat Dévaçarman) composa le traité A-pi- fa-mo-tchi-’chin-tso-lun [Abhidharma vidjnâna kâyapâda), et nia dans ses conférences l’existence du moi et du non- moi. Dans ce même couvent, Kia-po-lo-o-lo-han (l’Arhat Gopâla) composa le Ching-kiao-yao-chi-lun (le Traité des vérités essentielles de la sainte doctrine[1]), et affirma dans ses conférences l’existence du moi et du non-moi. Ces opinions contradictoires suscitèrent bientôt des disputes opiniâtres.

Ce fut en cet endroit que Hoa-fa-pou-sa (Dharmapâla bôdhisattva) terrassa, dans l’espace de sept jours, cent maîtres des Çâstras du petit Véhicule. On montre aussi un endroit où, pendant six ans, Jou-lai (le Tathâgata) expliqua la Loi.

Il y a un arbre haut de soixante et dix pieds. Jadis le Bouddha, ayant jeté une petite branche dont il s’était servi pour curer ses dents (dantakâchtha), elle prit aussitôt racine et donna naissance à cet arbre haut et touffu qui existe encore aujourd’hui. Les disciples des docteurs hérétiques viennent souvent pour l’abattre ; mais à peine a-t-il été coupé qu’il repousse et redevient aussi florissant qu’auparavant.

  1. J’ignore le titre sanscrit.