Page:Julien - Histoire de la vie de Hiouen-Thsang et de ses voyages dans l’Inde.djvu/212

Cette page n’a pas encore été corrigée
112
VIE ET VOYAGES DE HIOUEN-THSANG.

bhâkara varddhana) ; le nom de son frère aîné est Ka-bh che-fa-tan-na (Râdjvarddhana). I-tseng (Râjvarddhana) se distingua sur le trône par son humanité et une bienveillance affectueuse ; aussi ses sujets ne cessaient-ils de louer et de célébrer ses vertus.

À cette époque, Che-chang-kia (Çaçaiika) y roi de Kwlo’na’Soa-fa’la-na (Karnasouvarna) ^ dans Tlnde orientale, le haïssait à cause de ses talents militaires qui faisaient le malheur de ses voisins. Il lui tendit des embûches et le tua. Un de ses grands ministres, nommé Po-ni (Bhani)y et les magistrats placés sous ses ordres gémirent de voir le peuple sans roi. S’étant concertés ensemble, ils placèrent sur le trône son frère cadet Chi’lo-^O’fie-io (Çîlâditya). Le roi, dirent-ils, est doué d’une belle figure et d’une taille imposante, et ses talents militaires ne connaissent point de bornes. Le ciel et la terre sont touchés de sa vertu, les dévas et les démons même admirent sa justice. Bientôt il pourra laver les injures de son frère aîné et se rendre maître de l’Inde entière. Partout où se répandent la majesté de sa puissance et la rosée bienfaisante de ses instructions, il n’est personne qui ne soit soumis à l’empire de sa vertu. Dès que les états auront été pacifiés, le peuple pourra goûter le repos. »

Sur ces entrefaites, le prince fit cesser les armements et serrer, dans l’arsenal, les épées et les lances ; puis, il s’appliqua avec zèle aux actes qui produisent le bonheur. Il défendit, dans toute l’étendue du royaume, de tuer un seul être vivant, et ordonna à tout son peuple