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VIE ET VOYAGES DE HIOUEN-THSANG.

Il avait deux serviteurs, tous deux centenaires. Quand le Maître de la loi parut en sa présence, il l’accueillit avec joie. À peine eut-il été informé des violences qu’il avait éprouvées de la part des brigands, qu’il envoya un de ses serviteurs pour donner ses ordres à ceux des habitants de la ville, qui étaient dévoués à la loi du Bouddha, et leur recommander de préparer des vivres pour le Maître de la loi.

Dans cette ville, il y avait plusieurs milliers de familles ; un petit nombre d’entre elles croyaient en Bouddha, mais tout le reste se composait d’hérétiques (pâchaṇḍas). Pendant que le Maître de la loi se trouvait dans le pays de Kia-chi-mi-lo (Kachmire), sa renommée s’était déjà répandue au loin, et tous les royaumes (voisins) connaissaient sa mission. Le serviteur parcourut la ville en criant à haute voix : « Le religieux de la Chine est arrivé ; mais, à une petite distance d’ici, des brigands l’ont dépouillé de tous ses habits. Il faut que tout le monde lui en fournisse. »

À peine eut-on connaissance de cet événement que, touchés par la foi, les partisans de l’erreur abjurèrent leurs sentiments hostiles, et les notables de la ville, au nombre de plus de trois cents, accoururent au bruit de ce récit, apportant chacun une pièce de coton et des provisions de bouche, et vinrent respectueusement les déposer devant lui. Ensuite, l’ayant salué, ils l’interrogèrent à genoux.

Le Maître de la loi, après avoir fait des vœux pour